Le Sud-Lípez et le Salar d'Uyuni (Bolivie)
- Juliette Manceau
- 10 mai 2018
- 4 min de lecture
Levés 7 heures, on enfile notre petit déjeuner pour retrouver notre guide qui nous attend pour charger le toit du 4x4. Tout excités et heureux, nous avions repéré la veille sur Tripadvisor de très bons commentaires à propos d’un guide nommé Panchito. Par chance, il était libre et nous passerons ces 4 prochains jours en sa compagnie. Ce matin là nous faisons alors sa connaissance ainsi que Maria la cuisinière du convoi qui fera le voyage avec nous.
Tout le monde est prêts, c’est le grand départ. Ah non, petit détour dans Tupiza, «Il faut acheter des feuilles de coca! » dit Maria. Là c’est bon, on a tous ce qu’il nous faut, que l’aventure commence ! Panchito n’est pas plus haut que le volant mais il maîtrise parfaitement la conduite du 4x4. Il fait le Salar depuis 16 ans, de 3 à 4 fois par mois. On peut dire qu’il connaît la route par cœur, ainsi que son discours d’ailleurs. Il commence par nous raconter son histoire et son amour pour la nature qui pour lui a été la meilleure des écoles. Maria, une femme très attachante et plein de d’humour est assise sur les sièges arrières. Elle profite du trajet pour finir sa nuit. En effet, elle nous racontera qu’elle a été prévenue au dernier moment par l’agence de son départ et qu’elle a dû cuisiner jusqu’à tard dans la nuit pour préparer les repas du lendemain...
Jour 1 Le premier jour s’annonce costaud, on doit parcourir près de 300 km dans la journée, atteindre le Sud-Lípez l’entrée du parc national et dormir au village Quetena Chico. Les paysages sont déjà à couper le souffle et tout du long la piste se dessine timidement à travers les montagnes... Premier arrêt déjeuner dans un lieu singulier nommé la cathédral de pierre ; concrétions immenses de boue beigeâtre qui se dressent au dessus de nos têtes laissant parfois entrevoir des formes en contre jour. Deuxième arrêt, San Antonio de Lípez où nous pouvons observer les ruines d’un village fantôme, vestiges de l'apogée de l'extraction d'argent. Troisième et dernier arrêt avant la nuit au mirador Uturu à 4 855 mètres. Vue sublime et surréaliste d’une lagune bercée par la lumière du soleil couchant...
Jour 2 La nuit a été très fraîche malgré les superpositions de couvertures en laine. Le manque d’oxygène à cette altitude rend le sommeil plus difficile ! Départ à l'aube, le programme est encore chargé aujourd’hui. Nous verrons différentes lagunes aux composants naturels étonnants que Panchito aura malin plaisir à nous expliquer comme un cours de SVT personnalisé ! En effet cette région regorge d’une richesse minérale incroyable encore très peu exploitée par le pays (faute de moyens). On y trouve souffre, bicarbonate ou même borax, exfoliant naturel enfoui dans les sols.
Eaux chaudes qui surgissent au milieu de nulle part, la lagune Chaluiri est l’occasion pour nous de faire trempette. La suite de la journée est marquée par une courte pause au désert de Dali parsemé de "roches capricieuses" qui comme son nom l’indique résistent au temps. Quelques kilomètres plus loin, la lagune Verde au contre bas du volcan Licancabur marque la frontière entre la Bolivie et le Chili. Les rafales de vents révèlent petit à petit la couleur verdoyante de la lagune composée principalement d’arsenic. Le point le plus haut des 4 jours sera à 4 930 mètres où nous pouvons observer quelques dizaines de geysers et bains de boues bouillonnants. Pour clôturer la journée, nous nous rendons à la laguna Colarada où flamants roses par milliers y ont élu domicile. Spectacle captivant !
Jour 3 Au milieu du désert, trône le superbe arbre de pierre où un renard andin vient nous rendre visite, très certainement par intérêt. Nous continuons à abattre les kilomètres en 4x4 sur des chemins caillouteux. Entre les roches, nous admirons quelques viscachas, sorte de gigantesque lapin à grande queue ! Après quelques ricochets sur la lagune gelée Honda, nous retrouvons les flamands roses pour la pause déjeuner autour de la dernière lagune de notre expédition, la lagune Hedionda. Au milieu du Salar, s'étend une voie ferrée infinie et d’une parfaite linéarité qui nous permet de faire quelques photos surréalistes. Aux abords du Salar d'Uyuni, repos contraint et forcé à l’hôtel de sel. Panchito nous racontera avec simplicité et conviction l’histoire de la Bolivie : du massacre des peuples indigènes à l’élection d’Evo Morales. Un récit qui finira pas nous tous nous émouvoir.
Jour 4 Le réveil est difficile, mais il faut faire vite pour ne pas manquer le levé de soleil sur le désert de Sel. Par chance, une fine pellicule d’eau s’étend sur plusieurs kilomètres offrant un miroir parfait. (pas si fine, puisque un des véhicules de la compagnie s’est embourbé et nous appelle à la rescousse). Émerveillés, les lueurs du jour font leurs premières apparitions et composent un panorama qui nous laisse sans voix. Notre excursion se termine par le petit déjeuner sur l’île aux cactus dont certains d’entre eux dépassent les 10 mètres de hauteur, assortis à des empreintes de coraux vieux de plus de 40 milles ans. En direction de la ville d'Uyuni, c’est le moment tant attendu des photos locas (folles). L’absence de perspective provoquée par l’immensité du désert, offre un terrain de jeux idéal pour jouer avec les distances...
Séparations émues et embrassades avec Maria et Panchito. Le Salar d'Uyuni sera l’un des plus beau souvenirs de notre voyage.









































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