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La jungle partie 1 : la forêt amazonienne (Bolivie)

  • Photo du rédacteur: Juliette Manceau
    Juliette Manceau
  • 26 mai 2018
  • 3 min de lecture

Depuis La Paz, nous voici à bord d’un vol en direction de Rurrenabaque, lieu privilégié pour une entrée dans la tant attendue forêt amazonienne. La Bolivie reste plus abordable que ses voisins Équateur, Pérou ou Colombie et permet de découvrir deux facettes très différentes de l’Amazonie. Entre forêt et pampa voici quelques images et écrits de notre livre de la jungle.

Difficile de s’y retrouver avec toutes les agences touristiques qui proposent le même programme. Pour pimenter l’affaire et après longue réflexion, nous prenons l’option « survivor »...

Il faut deux heures de pirogue pour rejoindre le campement où nous faisons connaissance avec notre guide originaire de la région. Miguel nous met rapidement dans l’ambiance et demande de l’accompagner pour réparer son arc à partir de colle végétale que nous extrayons sur un gigantesque arbre non loin du camp. Le temps de préparer la gluante mixture, et Arturo un bébé singe hurleur - abandonné par sa maman - s’attache quelques minutes à mon cou en guise de substitut. Avant de s’enfoncer dans la forêt, Miguel contrôle notre sac à doc ; c’est simple en mode « survie » l’équipement se résume à : une machette, des bottes, un plaid, une moustiquaire et du sel.

Il suffit de quelques minutes pour perdre toute notion d’espace et ne plus savoir d’où l’on vient tellement la végétation est imposante. Au bord du fleuve, nous pêchons successivement à l’arc, à la machette puis aux moitiés de grenouilles attachées aux hameçons. Au clair de lune, la jungle se réveille progressivement. Sur les bords du rivage plusieurs yeux jaunes scintillent, une raie d’eau douce s’immobilise lors de notre traversée du fleuve et un peu plus loin, c’est un caïman que Miguel se fera un plaisir d’attraper.

Le temps passe vite et malgré nos multiples tentatives, il est déjà deux heures du matin et nous n’avons toujours rien à se mettre sous la dent. Par chance, la ligne de Juliette tire fort au milieu de l’affluent et c’est une sorte de poisson chat d’à-peu-près un mètre de long qui jaillit à la surface. Maintenant il faut s’activer : couper du bois, raviver le feu, vider le poisson, le nettoyer puis le couper. Pas facile de trouver de l’énergie à cette heure-ci mais notre guide nous donne les directives pour avancer. Au menu ce soir, papillotes de filets de poisson préparés dans du bambou et un peu de sel. Le goût de la pêche n’a pas la même saveur après tous ces efforts. Nous trouvons le sommeil dans une jungle bruyante et parfois anxiogène à près de quatre heures du matin.

Tôt le lendemain notre guide encore somnolant se manifeste : « encore dix minutes et on y va ! ». Mais ce n’est qu’à onze heures que nous arrivons à émerger de cette nuit agitée. En plus des bruits ambiants, il a fait très froid et nous n’avions rien pour nous couvrir, le plaid servant à nous isoler du sol. Mais bon, estimons nous heureux il y a du poisson frais pour le petit déjeuner... Les nuages s’accumulant, il vaut mieux faire vite. Nous nous enfonçons un peu plus dans la forêt et trouvons une surface plane pour construire un abri et se protéger de la pluie. Avec quelques morceaux de fretin dans le ventre la fatigue se fait vite ressentir et nous mettons plus de trois heures à aplanir le sol et construire un abris pour la nuit. Pour le dîner sans surprise nous réchauffons le poisson, accompagné cette fois-ci de cœur de palmier (un arbre entier coupé pour seulement vingt centimètres de chair), d’un peu de bananes plantains et du thé au citron, le tout encore une fois cuisiné dans du bambou. Satisfait du dîner et des efforts fournis nous ne mettons pas longtemps à trouver le sommeil.

Le troisième jour sera beaucoup plus reposant puisque nous retrouvons les joies du campement principal, son confort et sa nourriture surtout. Nous passons l’après-midi à confectionner des objets artisanaux et naturels comme un collier et deux bagues en noix de coco. Notre dernière soirée dans la jungle se termine par la recherche de nids de somptueux perroquets rouges, jaunes et verts ainsi que la visite d’une communauté locale ; malheureusement il se fait déjà tard et nous ne pouvons pas faire connaissance longtemps avec ses membres.

Retour au village de Rurrenabaque, place à une tout autre ambiance : la pampa.


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